Ça y est c'est fait, il s'est déroulé le premier jugement au tribunal d'un pirate de musique qui a téléchargé illégalement 2 titres mp3 de Rihanna. Oui vous avez bien lu, 2 malheureux MP3!!
Retour rapide sur les faits, Alain, est le premier abonné Internet sanctionné dans toute l'histoire de la loi Hadopi et a été condamné ce mercredi 13 septembre 2012 par le Tribunal de Police de Belfort. Sa faute : son abonnement au fournisseur d'accès était à son nom et son ex-femme (à l'époque le couple était en procédure de divorce) avait installé un logiciel de type µTorrent, avait téléchargé ces titres et avait certainement dû les laisser en partage. Ce brave homme ne connaissait pas l'existence de ce logiciel et encore moins de la présence de ces 2 titres de musique dans son ordinateur.
Ce monsieur a dû payer 50 euros pour nettoyer l’ordinateur, facture à l’appui par un professionnel oO Les gendarmes qui ont pris sa déposition aont autant halluciné que vous et moi, mais on bien été obligé de faire le sale travaille.
Trouvant la situation ridicule, ce charpentier n'a pas souhaité se faire défendre par un avocat (je le comprends, il a déjà une procédure de divorce coûteuse sur le dos) au tribunal pour les faits qui lui sont reprochés. il a écopé d'une amende de 300€ revue à 150€ et l'obligation de sécuriser sa connexion Internet oO
<troll>S'il y avait un jugement à faire, ce serait celui de toute personne écoutant ou téléchargeant des chansons de Rihanna.</troll>
Ceci n'est que le reflet de l'actualité et de ce qui a été écrit dans la presse informatique trouvée notamment sur PCImpact. La prose de Korben mérite aussi le détour.
Tiens cela me rappelle une émission radio que j'ai écoutée en août 2012 et qui m'avait fait alors bondir. Aux vues et lues de l'actualité je vais me faire plaisir en retranscrivant ce que j'ai entendu. Pierre Lescure (Hadopi) sur RMC Info dans l’émission des Grandes Gueules le 21 août 2012 (à 2'40'' de l'entrevue) :
Les GG : [...] "Faut pas aller sur les sites pirates, faut pas faire du téléchargement gratuit ?"
Pierre Lescure : "Non il ne faut pas, mais vous savez aujourd'hui..." (coupé par les GG)
Les GG : "Monsieur Lescure, vous avez déjà téléchargé sur Internet gratuitement ?"
Pierre Lescure : Oui, heu.. (gêné), gratuitement, oui, oui, absolument. J'ai déjà téléchargé gratuitement, et j'ai souvent téléchargé en payant. Heu, ma fille, elle a à 90% téléchargé en payant mais elle a aussi téléchargé illégalement. Mais aujourd'hui les mômes, ils veulent l'instantanéité, c'est le Net ou la radio, ils veulent l'universalité : je veux avoir accès à tout. Et on leur a mis dans la tête que c'était mieux quand c'était gratuit. Faut donc faire un débat [...]".
J'arrête la retranscription ici, j'ai de l'urticaire dans les yeux et les oreilles, le podcast RMC est disponible ici ou le fichier téléchargé légalement sur le site RMC là : en mp3 ou en ogg (clic droit, enregistrer sous...).
Depuis plus d'un an je me suis intéressé de près à l'actualité numérique et tout ce qui concerne cette fameuse loi HADOPI (et tous les autres projets de loi sur la vie numérique) sans prendre réellement parti contre cette loi tout en étant conscient qu'un auteur, un artiste, un développeur de jeux ou de logiciel a besoin d'une rémunération pour vivre et/ou réinvestir dans son activité. Je suis bien placé pour savoir qu'en étant à son compte, il y a des charges, des taxes, et que la rémunération vient en dernier.
Cependant il faut tout de même noter une chose importante : faire le distinguo entre les Majors (Universal, Sony Music, EMI,...) et les "petites" boites de production ou les labels indépendants. Les premiers ne "produisent" que de la musique commerciale et mettent en avant des artistes des années 70-80 (c'est facile de racheter les droits d'artistes décédés/à la retraite, j'en passe) ou bien des artistes "People" dont les textes (s'il y en a) et les rythmes musicaux sont de vulgaires copier/coller, n'hésitant pas à sabrer ces mêmes artistes en cas de perte de vitesse dans les chartes en leur coupant les vivres et diminuant le nombre de dates de concert.
Contrairement à ces Majors, les labels indépendants, eux, galèrent, fouillent, débusquent, se débrouillent pour trouver des vrais artistes innovateurs et créateurs, afin de les aider à enregistrer leur œuvre, de les produire, des les accompagner dans leur projet et leur avenir artistique... À ce propos, je salue Marc Mourguiart du Transfo.
Monsieur Lescure, l'avoue lui-même "Aujourd'hui les mômes, ils veulent l'instantanéité, c'est le Net ou la radio, ils veulent l'universalité : je veux avoir accès à tout" et sa fille la première! Par contre, la langue de bois prévaut dans ce milieu et ne veut pas évoluer. Il vit dans une sphère à part, dans le déni (déni d'innocence, déni de lobby ?) que notre société évolue, vite, très vite (trop vite ?) et que sa seule réponse est d'adopter la politique des années 70 concernant la sécurité routière en postant des gendarmes au bord de la route.
Plus encore, le P2P contribuerait aux ventes de musique, selon une étude d'un chercheur à l’Université de Caroline du Nord. Pierre Lescure demande un débat, c'est tout à son honneur mais par pitié que l'on réunisse les acteurs du WEB qui connaissent et maîtrisent le sujet et qu'il arrête de s'entourer de gens comme Valérie Pécresse (un exemple parmi de trop nombreux autres) qui affirmait le vendredi 21 janvier 2011 que «Facebook n'existait pas il y a un an». Cela fait sourire, en tout cas, ce qui fait peur c'est que des lois sont parfois votées par des gens qui n'y connaissent stritement rien.
Il faut aussi noter une chose très importante : ces gens là ce sont rendu compte de l'envergure commerciale d'Internet et je ne les blâme pas pour cela. Ce que je déplore c'est de vouloir réguler l'irrégularisable (mot inventé spontanément) car le principe même du fonctionnement de l'informatique et de l'Internet c'est la copie. Et oui, quand vous afficher cet article chez vous, votre navigateur ne fait que copier le contenu et le retranscrire sur votre écran.
Il est donc temps pour tous les acteurs, artistes, législateurs, acteurs de l'internet et internautes de base de se mettent autour d'une table et discutent ensemble afin de trouver une solution qui satisfera et respectera les intérêts de tout le monde. Encore faut-il accepter les invitations...
Pour clore cet article, je vous propose un débat à l'initiative de La Barge produit par Otvqtv qui traite de la régulation sur le net. Ça tombe bien on est en plein dans l'actualité. Il devait y avoir des représentants Hadopi et de Majors qui ont visiblement décliné l'invitation, débattre et construire un avenir sensé à notre mode de consommation de la Culture.
Sont présents à ce débat : Thibault Mullings (co-fondateur du Label NO FORMAT), Félix Tréguer (Chargé de mission à la Quadrature du Net), Guillaume Clément (spécialiste en propriété intellectuelle) et Mathieu dit "Mescal" (co-organisateur de Hack In Paris / La Nuit du Hack pour hackerzvoice). Les animateurs de La Barge sont SAMUEL MOESCHLER (Producteur, Animateur & Rédacteur d’OTVQTV) et HADRIEN ENLART (Animateur, Dir. Artistique & Rédacteur d’OTVQTV).
Le tout à méditer et évitons de faire preuve de déni à l'instar de Pierre Lescure ou de faire l'autruche. Nous sommes tous concernés parce que, ne nous voilons pas la face, nous avons tous et toutes un conjoint, des enfants, un proche qui ont accès à Internet et qui sont tentés de télécharger illégalement des contenus franchement plus simple à obtenir qu'en passant par les mille et un formulaires d'enregistrement et autres vérifications des plate-formes "légales".
je suis né dans l'air du numérique peu après les premier ordinateur familiaux, il y a près de deux ans j'ai rencontré des personnes qui m'ont fait prendre conscience que l'avenir est le partage, certain se battent pour la neutralité d'internet notamment Korben et ( je pense ) toi-même.
lorsque ces Major demande à google (via youtube ) de supprimer chaque vidéo contenant un morceau d’œuvre ( les fameux bot youtube pour le copyright ).
il y a une différence entre une personne qui publie une vidéo d'une film en entier et une personne qui en fait une critique constructive et qui doit diffuser, en partie, ce film pour appuyer ses propos. et ça les major ne le prennent pas en compte.