[Mise à jour : les dirigeants d'Instagram ont déclaré le 19/12/2012 qu'ils renonçaient à certains changements des Conditions Générales d'Utilisation. Des détails, ici ou là.]
Depuis quelques semaines, je lis de plus en plus d'articles et les commentaires attachés traitant des dérives des réseaux sociaux, Facebook étant le plus cité. La confidentialité des données et le sérieux des échanges entre internautes est la majorités des fois pointés du doigt. Ce matin, alors que je lisais un post sur Google+, je me suis attardé sur les commentaires et m'a donné d'une certaine manière la température concernant l'utilisation des 3 gros réseaux sociaux (Facebook, Twitter et Google+). Dans cette conversation, il en ressort trois points principaux :
- La prise de conscience que Facebook est de moins en moins transparent sur ce qu'il fait des données des utilisateurs. (voir l'article).
- Les personnes ayant commenté l'article avouent lâcher progressivement Facebook pour Google+ (Twitter étant utilisé en complément) afin de ne pas rompre le contact brusquement avec leurs "amis". Ainsi ils gardent un compte FB fantôme, compte dont a été enlevé toute photo, donnée personnelle, qui ne sert juste à faire tampon en attendant que la majorité de leurs contacts aient migré vers Google+.
- Enfin, même s'ils sont conscient que la confidentialité des informations personnelles n'est pas garantie sur n'importe quel réseau social, ils investissent Google+ avec une nouvelle philosophie d'utilisation et des notions plus poussées de partage des connaissances, de confrontations d'idées, voire d'apprendre.
La prise de conscience commence à se répandre et il est par ailleurs intéressant de voir que les comportement d'un même individu est différent sur deux réseaux sociaux différents au même titre qu'un supporteur sportif aura un comportement différent dans les gradins d'un stade de football ou dans un stade de Rugby. La prise de conscience est d'autant plus imprégnée que l'on s'aperçoit de plus en plus que certains réseaux sociaux ne respectent abolument pas vos/nos données personnelles, votre/notre vie privée à l'instar d'Instagram (récemment racheté par Facebook) qui se donne le droit de revendre vos/nos photos! Depuis le rachat de ce réseau social spécialisé dans le partage de photos, la situation s'est profondément dégradée et 3 changement majeurs vont se dérouler autour du 16 janvier 2013 lors de la modification des Conditions Générales d'Utilisation et la politique de confidentialité :
Instagram et Facebook se partage les données
Ce n'est pas pour la centaine de millions d'utilisateurs que Facebook a racheté une petite fortune Instagram mais pour leur contenus : photos, cookies, données de localisation, appareils utilisés, méta-données contenues dans les photos... Toutes ces données sont mises en commun et fusionnées avec celles de Facebook. Le croisement d'informations c'est maintenant. Le but ? la valorisation de service comme la personnalisation des services et le ciblage publicitaire plus précis. Et le reste ?
Instagram peut se donner le droit de vendre vos photos
Nothing has changed about your photos’ ownership or who can see them
Lors d'une annonce officielle on était rassuré de lire que "Rien n’a changé à propos de la propriété de vos photos ou de qui peut les voir" et on peu lire dans les CGU que Instagram ne se dit pas propriétaire des contenus que vous postez.
Instagram does not claim ownership of any Content that you post on or through the Service
Mais, il y a toujours un mais... quelques lignes plus tard, on peut aussi lire :
You hereby grant to Instagram a non-exclusive, fully paid and royalty-free, transferable, sub-licensable, worldwide license to use the Content that you post on or through the Service
Ce qui, traduit dans la langue de Molière : "vous accordez à Instagram une licence non exclusive, entièrement payée et libre de redevances, transférable, sous-licenciable, une licence mondiale d'utilisation du Contenu que vous publiez sur ou via le Service". Instagram a donc le droit d’utiliser et de vendre vos photos sans vous reverser le moindre dollar puisque jusqu'alors l’autorisation se faisait sur l’utilisation, elle se fait désormais sur la vente.
On a bien compris, ce sont pas la centaine de millions d'utilisateur d'Instagram qui est au centre de l'enjeu financier mais bien l'optimisation de la monétisation des services rendu à l'internaute. Il n'est en rien de choquant qu'une entreprise cherche à rentabiliser son activité, créer de l'emploi, de développer, se diversifier, prospérer en bon père de famille mais tout est une question de moyens mis en oeuvre pour attendre ses objectifs.
La publicité annonce son arrivée
Some of the Instagram Services are supported by advertising revenue and may display advertisements and promotions, and you hereby agree that Instagram may place such advertising and promotions on the Instagram Services or on, about, or in conjunction with your Content
Avant le rachat par Facebook, je ne suis pas certain que Instagram aie été une entreprise très rentable et il été peut-être temps de faire rentrer de l'argent dans ses caisses. Aussi les publicités et autres offres promotionnelles devraient faire leur apparition à côté de vos photos de vacances, de la dernière moussaka mangée dans un restaurant grecque ou votre chérubin faisant ses premiers tours de pédalier sur le vélo offert à Noël.
Pour faire court, dès le 16 janvier et au-delà, l'utilisateur prend une jolie photo, la partage, Facebook-Instagram la monétise directement (vente) ou indirectement (prospection commerciale). Certains s’en offusqueront ou s’en inquiéteront, d’autres estimeront que c’est là le sacrifice à payer pour la gratuité du service. Pour éviter de se sentir abusé au même titre que si vous êtes client Auchan, on se verrait coller une publicité sur le font à l'éffigie de ce centre commercial (ok je vais un peu loin, quoique...). Dans tous les cas, comme beaucoup, faites un blog personnel, offrez du contenu et du partage, collez-y de la pub et monétisez votre vie au lieu que les autres le fasse pour vous. Sinon, on devrait peut-être prendre conscience que ces services dits gratuits peuvent être bien pire que les services payants et à ce titre je rejoins la philosophie des personnes dont je parlais au début de ce billet.
Tiens, j'ai envie de troller en cette période de fin du monde :
Si toi aussi, tu as envie de mettre en ligne sur Instagram et Facebook les dernières photos de ton vomis du week-end après avoir bu deux bières chaudes, d'attendre patiemment les com de tes potes en lisant des pubs de produits après cuites pour avoir meilleur mine, et que tu as envie de faire gagner beaucoup plus de thunes à FB, j'ai LA solution : achète-toi des amis supplémentaires !
Pour récupérer vos photos et supprimer son compte Instagram, c'est par ici.
Au passage, salutations aux encerclés/encercleurs Gplusiens que je lis régulièrement, ils se reconnaîtront 😉
L'article complet concernant Instagram
Les nouvelles conditions d'utilisation de Instagram
Le réseau social le plus évolué jamais conçu